Photographie © Errol

Dans le cadre de la mise en place d'une Route de l'Arbre et des Paysages du Verdon, l'étude présentée s'attache à mettre en évidence les rapports que les habitants de la région entretiennent avec leur paysage arboré. A la demande du Parc, trois approches complémentaires ont été envisagées tout au long de la recherche de terrain:

- l'identification de grandes unités paysagères faisant référence tant à l'espace cultivé que forestier, et représentatives de la diversité végétale rencontrée sur le territoire du Parc;

- la mise en lumière de spécificités locales qualifiant certains sites, et révélatrices de pratiques traditionnelles ou de situations témoignant de la transformation récente du paysage;

- enfin, dans la perspective de leur protection ou de leur mise en valeur, la reconnaissance de paysages particulièrement intéressants et d'arbres remarquables, tant par leur âge ou leur taille que par leurs utilisations, leur présense significative sur un site ou encore l'importance que leur accordent les habitants.

Ainsi, huit grandes zones relevant d'une certaine unité paysagère et culturelle ont été sélectionnées. Les référents paysagers ont été croisés avec les représentations que les habitants avaient de leur "pays". Celui-ci étant le fruit de combinaisons variées, le thème des "limites" est dès lors apparu comme une voie d'accès pertinente à son appréhension. Qu'elle soit en effet climatique ou végétale, ou encore historique, sociale et culturelle, cette notion de limite, inhérente à celle de "pays", a fortement oreinté l'approche développée ici.

Au sein des grandes unités représentatives, les usages et les pratiques liées aux arbres et aux paysages, dans leurs spécificités locales, ont été abordés dans le contexte d'une complémentarité des activités agro-sylvo-pastorales. Car ce paysage perçu, décrit et vécu diversement par les habitants n'est jamais "donné" de prime abord. Il est véritablement construit différemment, tant de l'intérieur que de l'extérieur, selon des croisements multiples qui mettent en jeu des correspondances implicites. A partir de quelques exemples choisis (noyer, amandier, olivier, châtaigner, fruitiers, mûriers, chênes...), la réflexion pourra porter sur les similitudes et les différences dans le traitement des arbres sur le territoire du Parc, tant du point de vue des pratiques que des perceptions et des représentations.

Photographies: © Errol